Les usines en Chine populaire pendant la révolution culturelle

Pourquoi la révolution culturelle ? Les deux lignes

 

Par leur expérience de tous les jours, les ouvriers chinois se sont rendus compte que la ligne de Liu-Chao-chi signifiait la répression de l'initiative des masses, le servilisme devant l'étranger, le gaspillage : c'était une ligne hostile à la classe ouvrière, une ligne de restauration du capitalisme.


Mais, dans un premier temps, la plupart des ouvriers chinois ont été trompés par cette ligne : certains pensaient que puisqu'elle était appliquée par des membres du Parti, c'est qu'elle était juste et qu'il n'y en avait pas d'autre possible. Ils croyaient que critiquer les cadres qui appliquaient cette ligne, c'était détruire le Parti et détruire le socialisme.




Pour que cette ligne puisse être détruite, il fallait que tous osent donner leur avis, il fallait, comme le disait un éditorial du Quotidien du Peuple du début de la révolution culturelle, que «les 700 millions de chinois deviennent 700 millions de critiques.»

A l'appel du Président Mao : « On a raison de se révolter contre les réactionnaires ! » les ouvriers chinois ont organisé dans leurs usines des réunions pour discuter comment se faisait la gestion de l'usine, pour voir si les cadres étaient du côté des ouvriers ou bien s'ils les empêchaient de s'exprimer. Pour que tout le monde sache ce qu'ils pensaient et pour confronter les idées, ils ont écrit leur avis sur des affiches manuscrites.

Enfin, tout en détruisant la ligne bourgeoise, ils ont construit du nouveau : les anciens directeurs des usines (qui étaient nommés) ont été remplacés par une direction collective élue : le comité révolutionnaire.

Tout ceci : « restauration du capitalisme », « 2 lignes », peut paraître un peu abstrait : que signifiaient au juste ces idées pour des ouvriers chinois ? qu'ont-ils pensé et fait dans leur usine pendant la révolution culturelle ?

Etaient-ils vraiment concernes par la lutte qui se menait ?


La réponse à toutes ces questions, on peut l'avoir dans toutes les usines chinoises, car partout a eu lieu la révolution culturelle.


En octobre 1970, la délégation de l'AAFC aux fêtes du 21° anniversaire de la République Populaire de Chine a visité une usine de machines à coudre à Canton ; voici le récit qu'ils ont pu entendre sur les « deux lignes » :

« Cette usine réunit 3.100 ouvriers. C'est donc une grande usine... » (surtout en comparaison avec ce qu'elle était avant la libération : une dizaine d'ouvriers et quelques machines en 1937.)

« Elle produit plus de 20 espèces différentes de machines à couture ; la plupart pour les besoins des familles, d'autres pour l'exportation, d'autres aussi pour les besoins industriels. »

II y avait deux possibilités pour développer l'usine : compter sur les investissements de l'Etat et sur les importations de l'extérieur ou compter sur ses propres forces. »

« C'est la deuxième voie qui a été choisie par les ouvriers. Plus Je 80 % des installations ont été créées par les travailleurs de l'entreprise ; il y a très peu de machines importées. Bien sûr, nos machines ne sont pas très belles en apparence : certaines sont en bois, d'autres en ciment. »

« Les ouvriers ont dit : peu importe l'aspect, ce qui compte, c'est l'application du principe : « Quantité, qualité, rapidité, économie. »




« Il y a eu lutte entre les deux lignes dans l'usine ; en voici des exemples :

L'usine avait acheté une machine étrangère à prix d'or, pour peindre les machines à coudre. Elle coûtait plus de 40.000 yuans, c'est-à-dire, en Chine, une somme très importante (environ 17.000 F.) Cette machine, malgré son prix, était parfaitement inadaptée aux besoins ; on n'a jamais pu l'utiliser réellement.

— à côté de cela, les experts ont construit un atelier de chromage. Il coûtait le même prix qu'un des plus grands hôtels de Canton, là où logent tous les gens qui viennent à la foire de Canton.

Cet atelier était 3 fois plus cher qu'un atelier ordinaire. Il était très beau, mais parfaitement inefficace. »

(Nous avons d'ailleurs visité l'ateHer en question ; il étiait tellement inapproprié qu'en fait on «patauge dans la flotte sans arrêt » —selon l'expression des ouvriers de l'usine. Il fallait passer sur des planches et les travailleurs prévoyaient de le détruire ou de le transformer complètement.)

La discussion porte ensuite sur la charte d'Anshan. Cette charte a été formulée en I960 par le président Mao pour les ouvriers d'Anshan ; le problème central qui se posait alors aux travailleurs était celui du pouvoir : la classe ouvrière avait certes pris possession des usines et des moyens de production, mais qui allait en fait les diriger ?


Les ingénieurs, les cadres techniques ou la classe ouvrière ? Jusqu'au « grand bond en avant» de 1958, les méthodes d'organisation et de gestion n'avaient guère été modifiés et les cadres techniques — souvent d'origine bourgeoise — exerçaient la direction.

Le grand bond en avant avait eu d'abord pour effet de faire prendre conscience aux travailleurs de leurs immenses possibilités créatrices et de poser clairement le problème du pouvoir dans le domaine technique et économique.

La réaction des cadres fut évidemment très forte et, soutenus par Liu Chao chi, ils se dressèrent contre le « grand bond » et tentèrent d'en annuler les résultats en imposant la charte de l'usine soviétique de Magnitogorsk comme modèle de direction des usines.


Les deux chartes, celle d'Anshan et celle de Magnitogorsk, s'opposaient sur de nombreux points — c'est d'ailleurs ce que nous ont expliqué les travailleurs de l'usine de machines à coudre.


Voici le texte intégral de la charte d'Anshan :




« Placer toujours la politique au poste de commandement »

« — renforcer le rôle dirigeant du parti

« — lancer vigoureusement des mouvements de masse

« — appliquer le système de la participation des cadres au travail de production et des ouvriers à la gestion, réformer les règlements dans ce qu'ils ont d'irrationnel et assurer une étroite coopération entre cadres, ouvriers et techniciens.

« — Encourager vigoureusement les innovations techniques et mener énergiquement la révolution technique. »


Voici notre discussion avec les travailleurs de l'usine de machines à coudre à ce sujet :



— Quand avez-vous eu connaissance de la charte d'Anshan ?

— Pas immédiatement. Elle date de I960, mais n'a été appliquée dans cette usine qu'à partir de 1964. Jusqu'à cette époque, on a appliqué le système prévu par Liu Chao chi, les fameux «70 points», autrement dit la charte de Magnitogorsk.


1 — D'après ces 70 points, il faut que ce soient les experts qui dirigent l'usine et le rôle du Parti, c'est seulement d'assurer et de contrôler la production. Ce n'est pas véritablement d'assurer la direction.

— Au contraire, d'après la charte d'Anshan, il faut appliquer la ligne de masse dans la direction (c'est-à-dire aller enquêter auprès des masses pour connaître leurs idées, puis donner comme directives celles de ces idées qui sont justes : la direction doit partir des idées « de la base » et non d'en haut).

2 — D'après les 70 points, ce sont des « stimulants » (c'est-à-dire des primes à la production) et des profits qui sont au poste de commandement.

— Au contraire, d'après la Charte d'Anshan, on donne la primauté à la politique prolétarienne.

3 — D'après les 70 points, les règlements sont inviolables et les innovations doivent être approuvées par des experts. Sans approbation des experts, les expériences des ouvriers ne sont pas appliquées. (11 arrivait même que l'on sanctionne des ouvriers qui passaient outre au manque d'autorisation.)



— Au contraire, dans la Charte d'Anshan, on souligne que les cadres doivent participer à la production, que les ouvriers doivent participer à la direction, qu'ils doivent améliorer les règlements irrationnels.

En résumé, toutes ces divergences portent sur 3 points :

1. Qui sert-on ? les ouvriers et les masses, ou d'autres classes ?

2. Sur qui doit-on compter ? sur la classe ouvrière, sur les mas-

ses travailleuses et sur la direction du Parti ou bien sur les experts ?

3. Par quel moyen montre-t-on qu'on compte sur les masses travailleuses, en utilisant les stimulants matériels et les primes ou en appliquant la ligne prolétarienne, c'est-à-dire en favorisant l'élévation de la conscience politique des masses, en particulier par l'étude et l'application vivante de la pensée Maotsétoung ?

S'appuie-t-on sur le mouvement de masse ?

« Ces 3 grandes questions reflètent la lutte entre les 2 lignes ».

Des exemples de cette « lutte entre les 2 lignes », nous en avons eu ailleurs.

Et ces exemples nous ont montré qu'il ne faut pas s'en tenir aux apparences pour savoir si la classe ouvrière dirige réellement.

Ainsi, dès avant la révolution culturelle, les dockers du port de Changhai décidaient eux-mêmes de leurs salaires, puisqu'ils discutaient ensemble de l'attribution des primes. Voilà un bel exemple de direction de la classe ouvrière, pourrait-on penser : ils discutent eux même de leur propres salaires !


Pourtant, les dockers de Changhai critiquent aujourd'hui vivement ce système :



« Avant la révolution culturelle, Liu-Chao-chi cherchait à nous corrompre par l'argent : c'était le profit avant tout, c'étaient les « stimulants matériels ».

« II y avait alors 3 catégories de primes, et 9 grades, c'est-à-dire que chaque catégorie était composée de 3 grades. »

« La première catégorie de primes, c'était pour ceux qui avaient bien accompli les normes de production, ceci qu'ils suivent ou non la politique prolétarienne. »

« La 3ème catégorie était pour le moins bon travail. »

« Et la 2ème catégorie était au milieu des 2 autres. »


des primes à la production ,à accorder à chacun détériorait les rapports entre ouvriers, et certains faisaient même des falsifications.»

« Les ouvriers qui s'étaient blessé le cachaient, afin d'obtenir quand même la 1ère catégorie; ce système était donc néfaste pour la santé. »

« A force de discuter, nos rapports devenaient de moins en moins bons. »

« Au cours de la révolution culturelle, nous avons critiqué à fond ce système. »

Nous avons alors établi le système des combattants aux « 4 mérites et aux 5 perfections ».


Les 5 perfections sont dans l'ordre :

— la perfection dans le travail politique et dans l'application vivante de la pensée Mao-Tsé-toung : il faut voir ici que la politique est mise en avant;

— la perfection dans le travail de production (seul critère vraiment technique).

— la perfection dans la solidarité avec les autres ouvriers ;

— la perfection dans le style de travail ;

— la dernière perfection est la perfection dans l'organisation de la vie courante : propreté, hygiène..

« Avec ce nouveau système, l'essentiel est en fait d'avoir une benne idéologie. »

« Dans les discussions sur les salaires, une atmosphère d'unité, d'entrain, d'enthousiasme, se dessine. »

« Nous sommes d'ailleurs en train de faire un bilan à ce sujet. »

Pour les salaires comme pour le reste, l'ancien système qui favorisait l'égoïsme, l'individualisme, et les conflits d'intérêts au sein des ouvriers — ceci au seul profit des nouveaux bourgeois qui voulaient les dominer — a été radicalement critiqué.


Mais tout ne s'est pas lait sans mal : certains des « cadres engagés dans la voie capitaliste «  (révisionnistes) avaient des postes de responsabilité importants dans le Parti Communiste chinois (maires de grandes villes et même Président de la République comme Liou-Chao-chi). Ils ont donc profité de leur position pour essayer d'empêcher qu'on les critique et pour faire croire qu'ils étaient fidèles à la ligne révolutionnaire de Mao-Tsé-toung.


Les révolutionnaires ont mené une lutte difficile, d'autant plus que certains ont, à maintes reprises, préconisé une ligne ultragauchiste : « tout contester et tout abattre ». Le but des révolutionnaires était certes de destituer les hauts responsables bourgeois, mais en faisant l'unité avec la large majorité de ceux qui, croyant agir bien, les avaient suivi.

C'est à Shanghai que pour la première fois, les ouvriers révolutionnaires ont renversé l'ancienne direction — dans les usines et à la mairie. Ils ont ainsi fondé le premier « Comité Révolutionnaire », dont l'exemple sera ensuite répandu dans toute la Chine.

Voici le récit de la révolution culturelle dans une des usines de Changhai.

Il s'agit de l'usine textile d'état n° 17, à Changhai, que des camarades ont visitée en Août 1971. Cette usine emploie 8.350 personnes.

Après la libération, nous avons obtenu certains succès dans la révolution et dans la production; néanmoins, il y a toujours eu lutte entre deux lignes. La ligne révisionniste cherchait toujours à saboter ce que construisait la ligne révolutionnaire.




Un petit nombre de personnes dans l'usine appliquait cette ligne révisionniste. Ils s'opposaient à ce que soient étudiées les œuvres du Président

Mao, prétendant que le niveau culturel des ouvriers n'était pas assez élevé. Non seulement ils s'y opposaient, mais ils retenaient les livres destinés à être diffusés aux ouvriers.

Dans la gestion, ils comptaient exclusivement sur les experts et non pas sur les ouvriers. Il y avait contrôle, entrave et répression à l'égard des ouvriers.

Avant la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, les ouvriers ne jouèrent que peu de rôle dans les 'innovations techniques ; pour faire quoi que ce soit, il fallait l'accord de l'ingénieur en chef. Ceci a entravé l'esprit d'initiative des masses. Les ouvriers protestaient, mais on faisait la sourde oreille.

Après la publication de là circulaire du Président Mao du 16 Mai 1966, les ouvriers révolutionnaires dans l'usine se sont dressés sur place contre le pouvoir. Le 12 juin 1966, six ouvriers membres du Parti Communiste Chinois, ont apposé dans notre usine un premier dazibao (affiche murale) qui a également été le premier de Changhai. Ils y ont dénoncé le Comité du Parti qui s'opposait à l'étude des œuvres du président Mao et appliquait une ligne révisionniste à l'égard des cadres.


Cette affiche a frappé les responsables engagés dans la voie capitaliste, qui ont abusé des masses pour faire surveiller ces six ouvriers membres du Parti. Cependant ceux-ci continuaient à persister dans la lutte.

Comme ils ne pouvaient pas étudier à l'usine, ils allaient le faire dans un parc. Comme ils ne pouvaient pas se réunir à l'usine, ils allaient chez d'autres travailleurs. Ils ont acheté eux-mêmes papier et encre pour faire leurs dazibaos, puisque tout leur était interdit à l'usine. Ils ont notamment étudié du Président Mao «Enquête sur le mouvement paysan dans le Houan », et cette étude les a aidés à déterminer l'orientation à suivre dans la lutte. D'autres ouvriers se joignirent à eux.


Le Comité du Parti de Changhai envoya des Groupes de Travail (Equipes de cadres envoyées dans certaines usines et universités au début de la Révolution Culturelle, qui réprimèrent le mouvement de critique révolutionnaire et dont l'action fut vivement dénoncée ensuite comme inspirée par Liou Chao chi) pour réprimer le mouvement de masse et pour soutenir l'application de la ligne bourgeoise.


Ces groupes s'appuyèrent sur les droitiers et traitaient de contre-révolutionnaires ceux qui s'opposaient à eux. Ils ont condamné certains révolutionnaires à la peine capitale, d'autres à des peines de prison de 5, 10 et de 17 ans, mais ils n'ont pas réussi à les faire appliquer, car beaucoup d'ouvriers ont compris qu'il faillait se révolter contre la ligne bourgeoise.

C'est au cours de la lutte que nous avons compris qu'il fallait nous unir et en novembre 1966 a été créé le Groupe « Infiniment fidèle au Président Mao ». Ensuite 16 camarades sont allés à Pékin pour donner un compte rendu au Comité Central sur la situation dans notre usine et à Changhai. Nous avons parlé de la répression exercée sur les masses. Nos délègues ont clé reçus par le président Mao et le Comité Central.

Rentrés à J'usine, ils ont fait part de ce soutien à leurs camarades qui ont été fortement encouragés

Après analyse, les ouvriers ont compris que la ligne bourgeoise ne s'était pas uniquement manifestée dans notre usine, mais partout ailleurs également. Nous nous sommes dit que pour lutter contre les responsables du Comité du Parti de Changhai engagés dans la voie capitaliste, il fallait réunir toutes les forces révolutionnaires de la région de Changhai.


Ainsi, nous avons pris contact avec les rebelles révolutionnaires (tous ceux qui défendent la ligne révolutionnaire de Mao Tsé toung et qui critiquent les responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste) de 220 entreprises de Changhaj. Le 9 octobre 1966, nous avons organisé une réunion de préparation du Quartier Général des rebelles révolutionnaires. La réunion a eu lieu sur une grande place de Changhai.

Les responsables engagés dans la voie capitaliste du Comité du Parti de Changhai ont été pris de peur. Ils ont organisé une partie des masses influencées par eux pour combattre les révolutionnaires, mais les rebelles ne se sont pas résignés. Au contraire, leur mouvement s'est développé et consolidé, ainsi que cela a été le cas dans notre usine.

Au début, il n'y avait que les 6 membres du Parti, ensuite 33, puis 80, puis une centaine.




Au moment du Quartier Général, ils étaient un millier. Fin 66, nous comptions 3.000 rebelles.


Pourquoi ce développement ? L'important c'était d'agir en conformité avec la pensée maotsétoung.


Il fallait s'en tenir à la ligne générale, dénoncer les méfaits des responsables pour éduquer les masses savoir unir à nous les camarades qui avaient fait des erreurs, mais qui voulaient lutter pour que la ligne révolutionnaire triomphe. (Ils avaient cru défendre la ligne juste.)

Malgré leur défaite imminente, les responsables ne se résignaient pas. Ils essayèrent d'abord d'accroître la production pour étouffer la révolution, puis ils essayèrent de la saboter. C'est au début de 1967 que ces responsables ont déchaîné un courant économiste néfaste.


Les ouvriers n'avaient pas avancé de revendications économiques, mais ces responsables leur distribuèrent des chaussures, des chapeaux de travail. Les ouvriers leur ont rendu ce qu'ils avaient reçu et pas demandé.

Ensuite, ces responsables ont invité certains ouvriers à quitter leur poste de travail. Il y en avait environ 3.000. Ceci a causé un grave préjudice à la production. Mais les rebelles ont fait à eux seuls les deux tâches : celle de la révolution et celle de la production.

A ce moment-là, plus de 1 000 intellectuels sont venus dans l'usine pour soutenir les rebelles. Ils travaillaient, mangeaient et restaient dans l'usine avec les travailleurs. Cette collaboration entre ouvriers et étudiants a permis de défendre la directive « Faire la révolution et stimuler la production », elle a assuré le bon fonc-tionneuent de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Nous avons réfléchi.


Comment ces responsables pouvaient-ils encore saboter la ligne révolutionnaire ? Nous avons étudié la citation du président Mao : « Prendre le pouvoir ne suffit pas, encore faut-il le consolider. » Cette orientation était à suivre. S'ils ont pu recourir à cette tactique, c'est qu'ils avaient encore de l'influence sur les ouvriers et donc une partie du pouvoir.

Les rebelles doivent s'unir pour arracher le pouvoir. Nous avons donc mobilisé les masses pour isoler les responsables et avons repris une partie du pouvoir pour le remettre aux révolutionnaires.

Après la prise du pouvoir se posait la question : Comment traiter correctement les camarades qui s'étaient rangés du mauvais coté ? Deux possibilités s'offraient à nous :

  1. Ces camarades ont suivi de près les responsables engagés dans la voie capitaliste, maintenant ils doivent être traités durement.

2) Ils ont été trompés et nous ne devons pas les haïr. Ce n'est pas à eux mais à Liou Chao Chi qu'il faut imputer la faute.

La majorité des camarades pensaient que la deuxième solution était la meilleure.

Nous avons étudié le principe selon lequel : « Le prolétariat ne peut se libérer entièrement qu'en libérant l'humanité entière ». A travers une lutte idéologique active, les camarades sont venus s'unir sur la base du marxisme-léninisme et de la pensée Maotsétoung.


Nous avons organisé des stages d'étude, des discussions en famille et des expositions pour tracer une démarcation nette entre les deux lignes. Ainsi nous avons uni ces camarades pour la lutte commune.

Un exemple : Lorsque les groupes de travail ont été envoyés, il est venu chez nous la vice-présidente du syndicat dépendant de la Municipalité de Changhaï. Elle disait : nous sommes convoyés par le Comité Central et par le président Mao. Qui s'oppose à nous s'oppose au président Mao. Je suis un vétéran. Elle boitait et disait que c'était parce qu'elle avait été emprisonnée et torturée par le Kuomintang.

Nos ouvriers, lorsqu'ils entendirent ceci, protégeaient ce cadre en croyant protéger la ligne révolutionnaire du président Mao.

Après la victoire, nous avons fait une enquête et l'analyse de ce cadre. Nous avons découvert qu'elle avait tenu un atelier de chaussures dans lequel elle avait exploité des ouvriers. A la libération, elle avait caché des machines pour pouvoir les utiliser, son temps revenu.


Elle s'était cassée la jambe dans une chute en montagne. Nous avons réalisé une exposition pour les ouvriers avec les documents que nous avons trouvés sur son passé prouvant sa vraie origine.


Ceci a éduqué les ouvriers qui ont compris qu'en voulant défendre le président Mao et le Parti, ils ont défendu le capitalisme.

Si on n'a que des sentiments prolétariens, cela ne suffit pas, encore faut-il avoir conscience de la lutte des classes !



Les ouvriers l'ont compris. Et le 4 novembre 1967, nous avons créé notre Comité Révolutionnaire. Avec le mouvement Lutte-Critique-Réforme et le développement révolutionnaire, la production a progressé. Par rapport à 1965, il y a eu en 1970 une augmentation de 31% pour le filage, 9,8% pour les cotonnades et une valeur globale de 26%.


Ce sont des succès, mais il reste encore des insuffisances. Nous étions les premiers à nous révolter, mais après la création du Comité Révolutionnaire, il ne fallait pas s'en contenter et négliger la lutte entre les deux lignes La qualité des produits est encore à améliorer. »