Histoire du Parti Communiste de Chine

 

 


1.La Chine et le mouvement communiste

a)la Chine comme pays colonisé et la résistance populaire (1800-1921)

La Chine du début du 20ème siècle est un pays très arriéré, caractérisé par des traits féodaux ou semi-féodaux. Les grands propriétaires terriens dominaient la production agricole et y maintenaient des méthodes d'exploitation féodales, avec également des formes pré-capitalistes de rente (rente-travail, rente en nature ou en espèces).

Entre 4 et 5% de la population de 400/500 millions de personnes possédait ainsi plus de la moitié des terres agricoles ; l'écrasante majorité des paysans vivait dans une misère toujours plus grande, tombant sous le joug des usuriers.

Allant de pair avec cette économie féodale existait une dépendance absolue vis-à-vis de multiples pays impérialistes. Ceux-ci avaient procédé à un véritable démembrement territorial de la Chine, utilisant diverses façades juridiques (concessions, établissements, territoires à bail, zones ferroviaires à statut spécial, annexions coloniales…).



Un exemple de cela se retrouve dans la bande dessinée "Le lotus bleu ", où Tintin se retrouve dans une Chine victime des colons et des puissances militaristes. De fait, pour la concession internationale de Shanghai, seuls votaient les contribuables non-chinois, les 700.000 ChinoisEs n'ayant aucun droit de décision.

Les impérialistes français ne sont pas en reste, puisqu'en 1919 ils possèdent par exemple quatre " ports ouverts " (Shanghai, Canton, Hankou, Tianjin), les Japonais en possédant quatre et les Anglais six.



Il n'y avait ainsi en Chine ni économie centralisée au niveau national, ni Etat central. Les impérialistes organisaient l'économie selon leurs intérêts, possédant plus des 2/3 des usines, pour une industrie représentant 10% de l'économie chinoise et deux millions d'ouvriers. L'impérialisme américain a été un acteur de plus en plus dominant dans cette colonisation ; en 1936 23% du commerce extérieur chinois se faisait avec les USA, en 1946 le chiffre était de 53%.



Pour s'aider dans cette tâche, les impérialistes s'allièrent aux forces féodales chinoises et à une bourgeoisie bureaucratique nouvellement formée, assumant la gestion locale de la pénétration impérialiste.
Dans sa tâche, la bourgeoisie bureaucratique a organisé un parti politique défendant ses intérêts, le Kuo Min-Tang (le " Parti Nationaliste de Chine "). Il est l'héritier du Tong Meng Houei, la " Ligue révolutionnaire ", lui-même prolongation du Hsing Tchong Houei (" Association pour la Régénération de la Chine "), une association fondée hors de Chine en 1894.
Les forces alliées à l'impérialisme jouent par conséquent un grand rôle ; la " révolution républicaine " de 1911-1912 qui marque la chute des Mandchous n'est marquée d'aucun progrès social, renforçant même le rôle des militaires.



La petite bourgeoisie nationale n'arrive pas à jouer son rôle ; elle est favorable à l'indépendance, mais faible et hésitante. Ce seront ainsi les étudiantEs qui vont être à la pointe du mouvement. Lorsque le 4 mai 1919 la nouvelle se répand à Pékin que le traité de Versailles prévoit que les colonies allemandes de Chine passent au Japon, des manifestations s'organisent, où l'ancien ministre de la Chine à Tokyo est roué de coups et la maison du ministre des communications, symbole de la soumission servile au Japon, est incendiée.

Ce mouvement du 4 mai cristallise autour de lui l'ensemble des partisanEs de l'indépendance nationale. Un boycott des marchandises japonaises est organisé, des grèves ouvrières et commerçantes se succèdent. C'est la première fois dans l'histoire de la Chine moderne qu'une alliance se forme entre le prolétariat, l'artisanat, les intellectuels, une large composante de la bourgeoisie nationale.



Le prolétariat industriel commence alors à lutter et les idées marxistes commencent à être diffusées. De nombreuses revues, dont celle organisée par la Société de lecture littéraire organisée par Mao Zedong, diffusent le marxisme. Mao Zedong fonde également une association de recherches sur la Russie, qui ne se contente pas de diffuser des informations mais prend également clairement partie pour la Russie soviétique.

Celle-ci a également obtenu un très grand prestige en Chine, en abandonnant les privilèges de l'ancienne Russie tsariste en Chine et en proposant des traités d'égal à égal.




Mao Zedong dit à ce sujet :

" Les Chinois sont passés maîtres en marxisme grâce à l'application qui en a été faite par les Russes. Avant la révolution d'Octobre, les Chinois n'avaient jamais entendu parler, non seulement de Lénine, mais aussi des noms de Marx et Engels. Le grondement des canons de la Révolution d'Octobre nous a apporté le marxisme-léninisme. Il nous faut suivre la même voie que les Russes, telle fut la conclusion " (Mao Zedong, discours de juin 1949 à l'occasion du 28ème anniversaire du PCC).

Dès 1920 des groupes communistes s'organisent dans la classe ouvrière et prennent l'initiative de mener des luttes sociales. La voie est ouverte pour la formation du PC de Chine.



[Dans les documents en langue française il est parlé de manière impropre du " Parti Communiste Chinois ". Le terme exact est " Parti Communiste de Chine ", conformément aux principes de l'Internationale Communiste voulant que les communistes s'organisent dans chaque pays dans une organisation prenant le nom de " Parti Communiste de … " (tel ou tel pays).
Ce refus du caractère " national " du Parti est essentiel ; un révolutionnaire d'un autre pays mais actif dans un pays peut très bien rejoindre le Parti de ce pays. En France le PC est " français " depuis la mise en place, de manière révisionniste, du " Front Populaire " par Thorez.]

b)la formation du Parti Communiste de Chine
et le travail avec le Kuo Min Tang (1921-1927)

Dans une telle situation, la tâche des révolutionnaires ne pouvait être que la libération du pays de la domination impérialiste, la révolution agraire et l'écrasement des structures féodales. C'est l'objectif affirmé du Parti Communiste de Chine, fondé en 1921 à Shanghai. Il est membre de l'Internationale Communiste, et son objectif est en accord avec les principes léninistes de la révolution dans les pays dépendants.

A sa fondation, le PCC ne rassemble qu'une cinquantaine de personnes, dont Mao Zedong. De 1921 à 1924, il adopte un programme, se bolchévise, entend se lier aux masses ouvrières, qui mènent justement dans ces années de très grandes luttes.



Mais il fut assez rapidement clair que la classe ouvrière ne peut à elle seule renverser le régime. C'est donc Mao Zedong qui va théoriser les caractéristiques de la révolution chinoise. Le PCC continue de travailler avec les masses ouvrières - ainsi lors de la grève des 300.000 ouvriers de la province du Hunan - mais l'accent va être mis sur les masses paysannes et l'organisation de la lutte armée. Ces principes sont théorisés par Mao Zedong, qui publie en mars 1926 une " analyse des classes de la société chinoise ".

" Quels sont nos ennemis, quels sont nos amis ? C'est là une question d'une importance primordiale pour la révolution. Si, dans le passé, toutes les révolutions en Chine n'ont obtenu que peu de résultats, la raison essentielle en est qu'elles n'ont point réussi à unir autour d'elles leurs vrais amis pour porter des coups à leurs vrais ennemis.



Le parti révolutionnaire est le guide des masses, et jamais révolution n'a pu éviter l'échec quand ce parti a orienté les masses sur une voie fausse. Pour être sûrs de ne pas les conduire sur la voie fausse et remporter la victoire dans la révolution, nous devons absolument veiller à nous unir avec nos vrais amis pour porter des coups à nos vrais ennemis.

Et pour distinguer nos vrais amis de nos vrais ennemis, nous devons entreprendre une analyse générale des conditions économiques des diverses classes de la société chinoise et de leur attitude respective envers la révolution " (Mao Zedong, analyse des classes de la société chinoise).



Mao Zedong décrit ainsi les classes sociales.
Il y a tout d'abord la classe des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie compradore, qui est définie comme l'appendice de la bourgeoisie internationale, représentée par l'aile droite du Kuo Min-Tang. Cette classe est totalement opposé à la révolution. Au sens originel le terme de " compradore ", qui vient du portugais, désigne le gérant chinois ou le premier commis chinois dans une entreprise commerciale appartenant à des étrangers. Il s'agit de la bourgeoisie vendue à l'impérialisme, dont l'activité sert les intérêts de l'impérialisme.




A l'opposé de cette classe à l'opinion monolithique, la moyenne bourgeoisie, c'est-à-dire principalement la bourgeoisie nationale, oscille entre le refus total du communisme et la volonté d'indépendance nationale.
La petite-bourgeoisie - paysans propriétaires, propriétaires d'entreprises artisanales, étudiants, petits fonctionnaires, petits employés, etc. - est considérée par Mao comme une classe importante numériquement, et selon lui elle peut se faire entraîner au moins en partie par l'élan révolutionnaire.



Pour le semi-prolétariat (paysans semi-propriétaires, paysans pauvres, petits artisans…), Mao Zedong décrit très précisément les attentes de classe de cette couche. Celle-ci est en effet selon lui une force essentielle de la révolution, vu la faiblesse du prolétariat industriel moderne.

En conclusion :
" Tous les seigneurs de guerre, les bureaucrates, les compradores et les gros propriétaires fonciers qui sont de mèche avec les impérialistes, de même que cette fraction réactionnaire des intellectuels qui en dépend, sont nos ennemis.

Le prolétariat industriel est la force dirigeante de notre révolution.
Nos plus proches amis sont l'ensemble du semi-prolétariat et de la petite-bourgeoisie.
De la moyenne bourgeoisie toujours oscillante, l'aile droite peut être notre ennemie et l'aile gauche notre amie ; mais nous devons constamment prendre garde que cette dernière ne vienne désorganiser notre front " (Idem).

Après cette étude, Mao Zedong va mener une " enquête dans le Hounan à propos du mouvement paysan ", où il étudie les caractéristiques de la lutte paysanne au cœur même de son bastion. C'est une grande avancée pour le jeune PCC, mais celui-ci possède encore une direction tendant à l'opportunisme de droite, avec comme principale caractéristique la sous-estimation de la nécessaire indépendance du Parti et de l'appui sur les immenses masses paysannes.



Ces deux points avaient pourtant été souligné par l'Internationale Communiste en 1926, ainsi que par Staline lui-même :

" Je sais qu'il y a des gens dans le Kuo Min-Tang et même parmi les communistes chinois qui ne considèrent pas comme possible l'élargissement de la révolution dans les campagnes, qui craignent que l'intégration de la paysannerie dans la révolution enterrerait le front uni anti-impérialiste. C'est une erreur absolue, camarades. Le front anti-impérialiste en Chine sera d'autant plus fort et puissant que la paysannerie chinoise sera rapidement et fondamentalement intégrée dans la révolution " (Staline, Au sujet de la révolution chinoise).

Staline avait également mis en avant le caractère spécifique de la révolution chinoise, rejetant toute interprétation schématique :

" Lénine disait que les Chinois auront bientôt leur 1905. Certains camarades ont compris cela comme si les Chinois devaient avoir une répétition, point par point, de ce qui se passa en Russie en 1905. C'est inexact. Lénine n'a nullement dit que la révolution chinoise serait une copie de la révolution russe de 1905. Il a seulement dit que les Chinois auront leur 1905. Ce qui signifie que la révolution chinoise aura, outre les traits généraux de la révolution de 1905, ses particularités spécifiques qui mettront sur elle leur empreinte spéciale



Quelles sont ces particularités ?

La première est que la révolution chinoise, tout en étant une révolution bourgeoise-démocratique, est également une révolution de libération nationale, dont la pointe est dirigée contre la domination de l'impérialisme étranger en Chine. Par-là elle se distingue d'emblée de la révolution russe de 1905. La domination de l'impérialisme en Chine ne se traduit pas seulement par sa puissance militaire, mais avant tout par le fait que les principales branches de l'industrie chinoise : chemins de fer, fabriques et usines, mines, banques, etc., se trouvent entre les mains des impérialistes étrangers.

Il en résulte que les questions de la lutte contre l'impérialisme étranger et ses agents chinois doivent jouer un rôle prépondérant dans la révolution chinoise. C'est ainsi que la révolution chinoise se rattache directement aux révolutions des prolétaires de tous les pays contre l'impérialisme.

De cette particularité de la révolution chinoise, il en découle une seconde : la grande bourgeoisie indigène est extrêmement faible, incomparablement plus faible que la bourgeoisie russe de la période de 1905. Et c'est compréhensible. Du moment que les principales branches de l'industrie sont concentrées entre les mains des impérialistes étrangers, la grande bourgeoisie chinoise doit être forcément faible et arriérée.



Sous ce rapport, le camarade Mif [Dans son ouvrage " Pour une Chine libre et forte " P. Mif reproche au PCC de négliger lors de son 3ème congrès (juin 1923) les recommandations de l'Internationale Communiste concernant la question paysanne] touchait juste en faisant remarquer que la faiblesse de la bourgeoisie nationale est un des facteurs caractéristiques de la révolution chinoise. Il s'ensuit que l'initiative et la direction de la révolution chinoise, le rôle de leader de la paysannerie chinoise doivent incomber fatalement au prolétariat chinois, plus organisé et plus entreprenant que la bourgeoisie.

Il ne faut pas oublier non plus la troisième particularité de la révolution chinoise qui réside dans le fait qu'à côté de la Chine existe et se développe l'Union Soviétique, dont l'expérience révolutionnaire et l'appui doivent faciliter la lutte du prolétariat chinois contre l'impérialisme et contre les survivances féodales et médiévales " (Staline, Les perspectives de la révolution en Chine, discours à la commission chinoise du comité exécutif de l'Internationale Communiste, 30 novembre 1926).



Staline attaquera vigoureusement la ligne gauchiste qui entend que s'applique en Chine une politique n'ayant rien à voir avec les caractéristiques du pays :

" Il existe certains principes tactiques du léninisme sans la prise en considération desquels il est impossible de diriger justement la révolution ou de vérifier la ligne de l'Internationale Communiste en Chine. Notre opposition a depuis longtemps oublié ces principes. Mais précisément parce que notre opposition est extrêmement oublieuse, il ne faut cesser de les rappeler. En disant cela, je pense aux principes tactiques suivants du léninisme :

· Le principe de prise en considération obligatoire de la particularité nationale de chacun des pays lors de l'élaboration des directives de l'Internationale Communiste pour le mouvement ouvrier de ces pays ;

· Le principe de l'utilisation absolue par le parti communiste de chaque pays des moindres possibilités pour assurer au prolétariat un allié de masse même s'il n'est que temporaire, hésitant, éphémère et peu sûr ;




· Le principe de la prise en considération absolue de cette vérité que, pour l'éducation politique de ces masses se chiffrant par millions, la propagande et l'agitation seules ne suffisent pas, que pour cela, les propres expériences politiques des masses sont également nécessaires.



J'estime que la prise en considération de ces principes tactiques du léninisme sont la condition indispensable sans laquelle toute vérification marxiste de la ligne de l'Internationale Communiste dans la révolution chinoise est impossible.

Examinons donc les questions de la révolution chinoise à l'aide de ces principes tactiques.

En dépit de la croissance idéologique de notre parti, il y existe encore, malheureusement, une certaine catégorie de " chefs " qui croient sincèrement qu'on peut diriger la révolution en Chine pour ainsi dire par voie télégraphique, en se basant sur les principes généraux de l'Internationale Communiste, bien connus et reconnus par tout le monde, sans compter avec les particularités nationales de l'économie chinoise, de la structure politique chinoise, de la culture chinoise, des us et des coutumes et de la tradition chinoise.



Ces " chefs " se distinguent des véritables chefs précisément par le fait qu'ils ont toujours deux ou trois formules toutes faites dans leurs poches, des formules " s'appliquant " à tous les pays et " obligatoires " dans toutes les conditions.

La question de la particularité nationale et de la spécificité nationale de chaque pays n'existe pas pour eux. Pour eux, n'existe pas non plus la question de la liaison des principes généraux de l'Internationale Communiste aux particularités nationales du mouvement révolutionnaire des différents pays, l'adaptation des principes généraux de l'Internationale Communiste aux particularités nationales et d'Etat des différents pays.

Ils ne comprennent pas que la tâche principale de la direction consiste actuellement, après que les partis communistes ont grandi, sont devenus des partis de masse, à découvrir, à comprendre les particularités nationales du mouvement des différents pays et à les relier raisonnablement aux principes généraux de l'Internationale Communiste afin de faciliter ainsi la mise en pratique des buts principaux actuellement réalisables du mouvement communiste. D'où la tentative de façonner la direction dans tous les pays, d'après le même modèle. D'où la tentative de la transplantation mécanique de quelques formules générales sans tenir compte des conditions concrètes du mouvement dans les différents pays " (Staline, Remarques sur les questions actuelles, discours à la session d'août 1927 du comité central du PC de l'URSS (bolchévik).



Staline ne se contente pas de critiquer la mauvaise méthode de l'opposition trotskyste, il met également en avant la différence d'analyse de la société chinoise :

" L'opposition ne remarque pas que la particularité de l'économie chinoise ne consiste pas dans la pénétration du village par le capital commercial, mais dans la liaison entre la domination des restes féodaux et l'existence du capital commercial au village chinois, et dans la conservation des méthodes féodales, moyenâgeuses d'exploitation et d'oppression de la paysannerie.
L'opposition ne conçoit pas que toute la machinerie militaire et bureaucratique actuelle en Chine qui pille et opprimer la paysannerie chinoise d'une façon inhumaine, n'est en somme que la superstructure politique de cette liaison entre la domination des restes féodaux et les méthodes d'exploitation féodales avec l'existence du capital commercial au village (…).

Vouloir nier, après tout cela, l'existence des restes féodaux et d'un système féodal d'exploitation comme forme principale d'exploitation dans le village chinois, vouloir nier, après tout cela, que la révolution agraire est maintenant la chose capitale du mouvement révolutionnaire chinois - cela voudrait dire nier des faits manifestes " (Staline, Ibidem).



Mais cette négation de faits manifestes a lieu, une bonne partie de la direction du PCC était influencée par les thèses anti-léninistes, trotskystes, qui nient le rôle de la paysannerie. Cette grave déviation va profiter d'une mauvaise interprétation de la ligne de l'Internationale Communiste. Celle-ci prônait le travail avec le Kuo Min-Tang, à la condition expresse que l'indépendance du Parti soit préservée. Elle avait ainsi invité des délégués du Kuo Min-Tang au Congrès de Moscou des Travailleurs de l'Orient en 1922.




Ainsi, en 1923, le PCC décide à son troisième congrès d'appeler à l'adhésion individuelle du Kuo Min-Tang ; l'écho est grand et le Kuo Min-Tang à son congrès de janvier 1924 dénonce le militarisme et l'impérialisme, reprenant également les " trois nouvelles politiques " : coopération avec le PCC, alliance avec l'URSS, soutien au mouvement ouvrier et paysan.



Mais aucun travail n'est effectué pour analyser précisément les ennemis et les alliés de la révolution. Le PCC va par conséquent développer une politique basée sur la confiance en le caractère révolutionnaire du Kuo Min-Tang, le parti de la bourgeoisie chinoise.
Le résultat est que l'énorme mouvement de masse, qui culmine en 1926-27 avec les communes (Shanghai, Canton), est écrasé par la gauche du Kuo Min-Tang, qui s'est ralliée à la droite de ce parti. Le mouvement ouvrier est écrasé dans le sang.

La répression à la mi-avril 1927 du mouvement ouvrier de Shanghai (ville bastion de la bourgeoisie) et en décembre de la commune de Canton a coupé toute entente possible entre le KMT et le PCC. Le " Li Li-sanisme ", qui donne la priorité aux insurrections urbaines, est une conception éliminée pour un temps.


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